JUSTE LA FIN DU MONDE

Juste la fin du monde de Jean-Luc LAGARCE, mise en scène par Julien TANGUY

Après 12 ans d’absence, Louis, un jeune écrivain de 34 ans retourne dans sa famille pour annoncer sa mort prochaine et irrémédiable. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les reproches et les éternelles querelles, où l’on dit malgré nous les rancœurs qui parlent au nom du doute et de la solitude et où on lutte, une fois encore, la dernière, à se partager ou essayer de se partager les vestiges de l’amour.

Jean-Luc Lagarce est né le 14 février 1957. Il aurait eu 61 ans aujourd’hui si le SIDA ne l’avait pas emporté le 30 septembre 1995 à l’âge de 38 ans. Il n’est connu de son vivant que pour son parcours de metteur en scène. Il n’accède à la reconnaissance en tant qu’auteur qu’après sa mort. Il laissera derrière lui vingt-six pièces de théâtre, un opéra, un scénario de film, un essai, quatre œuvres en prose et un roman.

Quelques mots du metteur en scène sur la pièce…

Louis, personnage central de la pièce que nous allons vous présenter ce soir n’est ni un héros, ni un anti-héros. Il n’est qu’un homme, confronté à un destin malheureusement funeste qu’il n’a pas choisi. Tout cela résonne évidemment en écho à la vie de Jean-Luc Lagarce qui apprendra en 1990 (alors qu’il commence à écrire Juste la fin du monde) sa séropositivité. Pour autant, on ne peut réduire cette pièce à une simple pièce autobiographique tant Lagarce va bien au-delà de cela. Sa langue, son langage, ses thèmes nous interpellent bien plus qu’un simple exercice d’autobiographie.

La mort dans Juste la Fin du Monde, aussi tragique qu’elle puisse être pour beaucoup, n’est qu’un des thèmes qu’aborde Jean-Luc Lagarce dans son œuvre. Elle n’est même qu’un prétexte. Le prétexte qui permet la confrontation, le retour dans un milieu inconnu, celui d’une famille, celui d’une classe sociale dont Louis tente de s’échapper depuis l’adolescence.

Jean-Luc Lagarce donne dans cette pièce la parole à ceux qui à l’ordinaire ne se mêlent pas de ce qui ne les regarde pas, à ce ceux qui sont plutôt proportionnellement silencieux ou bien encore à ceux qui se taisent pour donner l’exemple. Au fond, tous ces personnages ne sont que les représentations de tant d’entre nous, des hommes et des femmes blessés, vivants dans l’incertitude (d’être aimés ?). Ici, Jean-Luc Lagarce s’attache non pas à dire la vérité mais à montrer le vrai, sans artifices. Il cherche à “dire, seulement dire ».

Distribution 2018 (création) : 
LOUIS : Adrien LE MERLUS
SUZANNE : Clara LE LAY
ANTOINE : Johanne LUTROT
LA MÈRE : Aymone CLAVIER
CATHERINE : Coline MARQUET

Ce spectacle a reçu le Prix Coup de Coeur des TVL 2019

Crédits photos : Valentin Legrand